Au Lieutenant Paul Gorce, observateur de l’escadrille F45, mort au combat le 17 septembre 1917.

Centenaire 14 -18

Le samedi 24 mars 2018, l’Aéroclub du Livradois-Forez rend hommage au Lieutenant Paul Gorce né le 27 mars 1893 à Ambert.

 

Paul GORCE (photographie publiée avec l’accord de la famille)

Elève de l’école Centrale des Arts et Manufactures, le jeune Ambertois Paul GORCE s’engage dès septembre 1914 et sert dans l’Artillerie.

En 1916, il devient l’un des premiers officiers observateurs aériens permettant le réglage des tirs d’artillerie par radio et participe à de nombreuses missions opérationnelles très périlleuses.

A 24 ans, il tombe au champ d’honneur sur les lignes ennemies à Pettoncourt, en Lorraine, le 17 septembre 1917, à bord d’un avion de reconnaissance Farman F 40.

Titulaire de la Croix de guerre avec quatre citations, il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.

Cette gaieté qui mettait autour de lui un cercle de sympathie gardait quelque chose de pur, de lumineux : c’était le sourire d’une âme haute qui a choisi une fois pour toutes de faire plus que son devoir… .

Henri POURRAT

Hélice de Farman F11 (Le F11 dotait les escadrilles d’affectation de Paul GORCE , il fut abattu sur un modèle plus évolué le Farman F40 bien que trés proche dans sa conception)
Farman F40 (cc)

Le 29 août 1937, tout juste 20 ans après sa disparition, l’aérodrome d’Ambert-Le-Poyet est inauguré et dédié à Paul Gorce en présence notamment de Gilbert Sardier, qui fut son pilote, et d’Henri Béraudy, premier président de l’Aéroclub du Livradois.


Histoire de l’escadrille F45 : http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille045.htm

Nous reproduisons ici l’article publié par la Société des membres de la Légion d’honneur du Puy-de-Dôme.

Merci au Général(2s) Jean-Paul VARENNE-PAQUET, président de la section du Puy-de-Dôme, de son autorisation.

AMBERT – Hommage au lieutenant Paul GORCE 1893-1917

Le 24 mars 2018 une cérémonie solennelle a marqué le centenaire de la mort au champ d’honneur d’un jeune officier aviateur Ambertois.

Paul GORCE est né à Ambert (Puy-de-Dôme) le 27 mars 1893. Son père Jean est alors capitaine au 9e Régiment d’infanterie de marine. Il fait ses études primaires et secondaires à Ambert et poursuit au Lycée Saint-Louis à Paris. Ses brillants résultats lui permettent de réussir le concours d’entrée à l’École centrale des arts et manufactures de Paris et d’en être diplômé avec un très bon classement. Mais, pour servir la Patrie en guerre, il s’engage en 1914 dans l’armée et choisit d’aller au front plutôt que de servir en état-major. Il est affecté au 3e Régiment d’artillerie.

L’aviation militaire, qui apparaît au début du conflit, connaît un développement rapide et s’organise pour assurer de multiples missions (reconnaissance, maîtrise du ciel, bombardement, attaque au sol). Parallèlement, l’artillerie de campagne à tir tendu du canon de 75 est complétée par une artillerie lourde qui tire en trajectoires courbes. A partir de 1916, l’aviation militaire et l’artillerie lourde sont devenues des composantes essentielles pour les forces engagées au front, en particulier à Verdun et sur la Somme. Or, pour être efficace, l’artillerie a besoin d’observateurs aériens qui communiquent par radio avec les artilleurs au sol pour le réglage des tirs.

C’est précisément cette mission primordiale, mais terriblement dangereuse, qui va être la vocation du jeune lieutenant Paul GORCE. Il est affecté à l’Escadrille 45. C’est au cours d’une mission de reconnaissance qu’il est abattu le 17 septembre 1917, à bord de son avion Farman F40 par un tir de DCA, au-dessus des lignes ennemies, près de Pettoncourt en Moselle. Il avait 24 ans. Il n’était pas marié, mais sa fiancée, Thérèse Béraudy, institutrice à Ambert, prend le deuil pour ne plus le quitter.

Titulaire de la Croix de guerre avec quatre citations, il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.

La cérémonie du 24 mars 2018 (pratiquement à la date du 125e anniversaire de sa naissance) est un événement de la première importance pour la ville d’Ambert.

Sa mémoire d’officier aviateur et sa contribution au développement de l’aéronautique militaire sont consacrées par le dévoilement d’une plaque officielle qui redonne à l’aérodrome d’Ambert (Livradois-Forez) le nom de « Lieutenant Paul GORCE ».

Cette cérémonie a réuni les autorités civiles et militaires autour de la famille du lieutenant Paul GORCE (en particulier Madame Marie-Paule DURIF sa nièce, Madame Elisabeth GAILLARD-LENOIR sa petite-nièce, commandant de la réserve citoyenne et Monsieur Alexandre LENOIR son arrière-petit-neveu) et autour du président (Monsieur Jean-Pierre FOURNIOUX) et des membres de l’aéroclub du Livradois-Forez.

Étaient présents :
Pour l’État, Madame Patricia VALMA, sous-préfète d’Ambert et Madame Isabelle BOUEIX, directrice départementale de l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre.
Pour les parlementaires, Monsieur André CHASSAIGNE, député et président de groupe parlementaire.
Pour la ville d’Ambert Madame Myriam FOUGERE, maire et conseillère régionale, les adjoints et les membres du conseil municipal.
Pour la communauté de communes, Monsieur Jean-Claude DAURAT, président.
Pour les autorités militaires, le général Bertrand VALLETTE d’OSIA, délégué militaire départemental et commandant de la 4e Brigade d’aérocombat.
Un piquet d’honneur en armes a été fourni par le Centre d’information et d’instruction des réserves de l’armée de l’air de Clermont-Ferrand.
Des jeunes actuellement en formation au brevet d’initiation aéronautique ont participé au dépôt de gerbe pour affirmer leur attachement à leur précurseur.
Une importante délégation de l’union nationale des parachutistes était présente, ainsi que de nombreux porte-drapeaux.
La fanfare des sapeurs-pompiers a assuré l’accompagnement musical du cérémonial réglementaire.

Pour la Société des membres de la Légion d’honneur, le général (2s) Jean-Paul VARENNE-PAQUET, en mission à Paris, était représenté par Monsieur Eugène REVERBERI, président du comité d’Ambert.

Allocution prononcée par Madame Myriam FOUGÈRE, Maire d’AMBERT et Conseillère régionale.

Mesdames et Messieurs,

Laissez-moi vous saluer en vos grades et qualités et vous remercier de votre présence ici à Ambert pour rendre hommage au Lieutenant Paul GORCE.

Je tiens d »abord à remercier sincèrement et chaleureusement tous ceux qui ont oeuvré à la réussite de cette manifestation. Particulièrement les membres de l’aéroclub du Livradois-Forez, les autorités militaires, Madame la directrice départementale de l’ONAC, les élus et plus spécifiquement M Franck PAUL, sans oublier la famille, Mesdames GAILLARD.

Nous voici donc réunis en ce lieu emblématique de notre territoire, l’aérodrome Paul GORCE.

La création de l’aérodrome d’Ambert est à la croisée de l’histoire et de parcours personnels. C’est grâce au Docteur Eugène CHASSAING, Député puis Sénateur du Puy-de-Dôme, que nous devons la création d’un tel équipement depuis plus de 80 ans, équipement géré par l’association fondatrice l’Aéroclub Livradois-Forez dont le premier président, Henry BÉRAUDY, était membre de la famille du Lieutenant Paul GORCE.

Cet aérodrome est bien plus qu’un patrimoine historique, c’est aussi le support d’un investissement collectif, attractif, communiquant et toujours en développement. C’est un bien public, fondé sur l’idée du service public, avec des valeurs fortes de transmission de la culture aéronautique.

Depuis 1937 donc, l’aérodrome porte le nom de Paul GORCE.

Paul GORCE est né à Ambert le 27 mars 1893.
Son père Jean, capitaine en retraite et sa mère Marie s’y installèrent définitivement en 1895. Il fait de bonnes études à Ambert. Il les poursuit au lycée Saint-Louis à Paris en vue de préparer l’École centrale des arts et manufactures. Il est admis à cette école au concours de 1913.
L’année suivante, en fin d’année scolaire, il est en voyage d’études dans l’Est de France quand la guerre se déclare.

Il est affecté dans le 3e Régiment d’artillerie lourde puis il rejoint l’armée de l’air et devient en 1916, l’un des premiers officiers observateurs aériens permettant le réglage des tirs d’artillerie par radio et participe à de nombreuses missions opérationnelles très périlleuses.

Paul GORCE aimait à dire et telle était sa devise : « J’ai agi en homme d’honneur, de devoir, j’ai donné le bon exemple, j’ai travaillé ».

Le 17 septembre 1917, il tombe au champ d’honneur à 24 ans. Titulaire de la Croix de guerre avec quatre citations, il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
« Cette gaieté qui mettait autour de lui un cercle de sympathie gardait quelque chose de pur et de lumineux : c’était le sourire d’une âme haute qui a choisi une fois pour toutes de faire plus que son devoir… ».
C’est ce qu’a écrit son ami Henri Pourrat.

Nous sommes très fiers en ce jour de mars 2018 de vous rendre hommage Lieutenant GORCE, cher Paul, vous qui avez servi votre patrie, avec cette phrase extraordinaire : « Quand le pays s’en sort vivant, en avant ! ».

Allocution prononcée par Madame Elisabeth GAILLARD-LENOIR, petite-nièce du Lieutenant Paul GORCE

Monsieur le Député
Madame la Sous-Préfète,
Mesdames et messieurs les élus,
Mon général,
Mesdames et messieurs les représentants des corps constitués et des associations,
Mesdames et messieurs les officiers, sous-officiers, gradés, aviateurs et pompiers,
Chers amis avec une mention spéciale à ceux venus de Saint-Raphaël pour assister à cet hommage.

Au nom de tous les miens ici présents : ma mère, Marie-Paule DURIF, mon fils aîné Alexandre, et ceux, empêchés par le travail, la maladie ou tout simplement la SNCF, je tiens à remercier toutes les forces vives qui se sont unies pour mettre en place cette commémoration en l’honneur du Lieutenant Paul GORCE, tombé au champ d’honneur il y a un siècle, à l’âge de 24 ans… Age actuel de mon dernier fils Nicolas.

Déjà 100 ans… et pourtant ce n’est pas si loin, car il s’agit de mon grand-oncle ! Avec sa soeur Henriette, ma grand-mère, il coule des jours heureux dans la maison familiale de l’avenue de Lyon, propriété qui nous accueille encore à ce jour.

Élève brillant, comme l’atteste ce carnet de notes résumant sa « sixième » au Collège d’Ambert, en 1903 : premier dans toutes les disciplines, et Prix d’Excellence déjà !

A peine sorti de « Centrale », il n’hésite pas à s’engager dès que possible au front de « La Grande Guerre », en mettant ses compétences au service de la Nation.

C’est ainsi qu’il fut l’un des premiers à mettre au point le réglage par ondes radios des tirs de nuit par avion.

Ses fiançailles avec Thérèse BÉRAUDY, en juillet 1917, seront de courte durée car un tir de DCA, le 17 septembre de la même année, brise sa jeune vie au-dessus des lignes ennemies de l’époque, à PETTONCOURT, en Lorraine. Il est d’abord enterré dans ce village, avec les honneurs de ses adversaires, avant d’être rapatrié à Ambert, deux ans plus tard, dans le caveau familial.

Un fait particulier est lié à cette histoire : au moment de la mise en bière, les soldats allemands avaient pris la précaution de glisser dans son cercueil en zinc, une bouteille hermétiquement fermée, contenant sa plaque métallique d’immatriculation militaire, afin d’éviter toute erreur, disons, de manipulation, en ces temps troublés.

Notre aérodrome porte son nom depuis 1937, et le premier président fut son cousin germain, Henri BÉRAUDY, dont la petite-fille, Véronique, est ici la dernière représentante de la famille à être ambertoise à plein temps.

Ce nom est connu de tous à Ambert, car il est lié à l’usine dont son père, le Capitaine Jean GORCE, a été le directeur de nombreuses années, dès son retour du Tonkin, créant non seulement des chapelets et autres objets religieux, mais aussi les insignes que de nombreux soldats de l’armée de terre ont porté fièrement sur leur bérets, y compris mon fils Alexandre, un des derniers appelés à faire son service militaire à Satory tout comme Jean GORCE, ce qui est une double anecdote amusante.

Ce « Bleuet-de-France » tricolore que je porte à la boutonnière, symbole de la solidarité envers les combattants de « La Grande Guerre » a été façonné à l’époque par l’usine « BÉRAUDY-VAURE », citée plus haut.

Au moment où nous rendons hommage à Paul GORCE, ayons une pensée pour les Ambertois Morts pour la France, dont les noms sont gravés sur notre monument aux morts, en l’église Saint-Jean et surtout dans nos mémoires.

Nous sommes aujourd’hui le 24 mars. Paul GORCE est né un 27 : offrons-lui ce moment de juste réhabilitation de son nom dans les actes, les paroles et les esprits qui planent sur ce lieu : bon anniversaire, oncle Paul !

L’information a été relayée par le site national de la SMLH

 

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